Des origines jusqu'en 1860
« Durant l’époque coloniale,
l’enseignement n’existait pour ainsi dire pas »
— Maurice Dartigue, 1804-1938)
.Avec le Gouverneur Général Toussaint
Louverture, en 1801, un premier système éducatif fut créé et sa gestion
relevait de la responsabilité de la commission municipale (Toussaint,
Louverture, 1801). L’article 68 de la constitution de 1801 stipulait :
« toute personne a la faculté de former
des établissements particuliers d’éducation d’instruction pour la jeunesse sous
l’autorisation et la surveillance des administrations municipales »
— Toussaint, Louverture, 1801
De 1801 à 1843 l’école était sous la
responsabilité de la mairie1.
Après la proclamation de l’indépendance par
l’Empereur Jean Jacques Dessalines, la Constitution de 1805 promulguait en son
article 19 : « Dans chaque division militaire, une école publique
sera créée pour l’instruction de la jeunesse. » On ne comptait alors que
six écoles en Haïti. La constitution de 1806 ne fait aucune mention de
l’enseignement public. Tandis que celle du 9 mars 1807 en ses articles 34 et 35
stipulait d’une part : « Il sera établi dans chaque division une
école centrale et des écoles particulières dans chaque arrondissement ».
Et d’autre part : « Il sera cependant loisible (permis de faire) à
tout citoyen de tenir des maisons d’éducation particulière.» Le traitement des
professeurs et instituteurs ainsi que la police des écoles seront réglés par
une loi particulière. C’est la constitution de 1816, qui, la première énonça le
principe de l’enseignement primaire gratuit. (Pressoir, 1804-1915).
Puis, vers 1818, une ordonnance du Roi Henri Ier organisa l’instruction publique dans ses États sous la direction Royale composée de 15 membres (Pressoir, 1935). Le pays était divisé en deux blocs le grand Nord et le grand Sud:
Puis, vers 1818, une ordonnance du Roi Henri Ier organisa l’instruction publique dans ses États sous la direction Royale composée de 15 membres (Pressoir, 1935). Le pays était divisé en deux blocs le grand Nord et le grand Sud:
1.
Dans le Grand-Nord, Christophe travaillait beaucoup pour le
système. Il y avait tous les niveaux de l’enseignement : primaire,
secondaire, professionnel et des embryons d’université2. Christophe était lui-même inspecteur d’école1 et se renseignait quotidiennement sur le
fonctionnement des établissements3.
2. Dans l’Ouest, l’école était en hibernation.
Cependant, le gouvernement de Pétion subventionna quelques écoles privées bien
que la constitution de 1816 prônait la gratuité. Alexandre Pétion refusa les
services de l’institution « La British and Foreign School Society ».
Toutefois, elle envoya à Port-au-Prince, l’instituteur Thomas Bosworth, qui
ouvrit une école lancastérienne en 1816 à Pétion-Ville. Pétion décida que cette
école soit une école nationale. Une autre école fut créée aux Cayes en 1821. Malheureusement,
Bosworth mourut la même année3.
De là, en 1820, il n’y avait que 4 écoles
nationales urbaines, destinées, à l’instruction gratuite élémentaire des
enfants des citoyens tant civils que militaires pour avoir rendu service à la
patrie (Pressoir, 1804 – 1915). À cette époque, le Roi Henri Christophe fit
venir dans le royaume Nord des instituteurs de Londres, qui fondèrent 11 écoles
monitoriales (Pressoir, 1804-1915).
Et, le 7 janvier 1844, marqua la naissance
du 1er organe chargé de gérer l’éducation en Haïti, avec
pour Ministre Honoré Féry (Lois et Actes, tome VIII, pp. 437-438). La
constitution de 1843, celle de Charles Hérard Ainé R. en son article 31,
stipulait :
« L’enseignement est libre »
.Toutefois, la constitution de 1846, à
l’article 36 déclarait :
« L’enseignement est libre et des écoles
sont distribuées graduellement, à raison de la population »
— Riché, 1846
. Par la suite, la constitution Impériale de
1849, sous la direction de Faustin Ier promulguait dans
l’article 35 :
« L’enseignement est libre et des écoles
sont construites en fonction des besoins de la société »
— Riché, 1846
.Notons que, la période de 1844 à 1860 annonçait
les premières réformes avec : « Francisque Elie Dubois, Jean-Baptiste
Damien» Rappelons que c’est avec Damien que l’on a eu la création du premier
plan national d’éducation et la première école normale pour la formation des
instituteurs. Mais, Élie Dubois fut le premier à établir les écoles nationales
rurales4.
De 1860 jusqu'à 1960
Sous le Gouvernement de Geffrard (janvier 1859 – mars 1867)
Le gouvernement de Geffrard F. Nicolas
demeure, au cours du xixe siècle,
le seul gouvernement d’Haïti à avoir accordé beaucoup plus d’importance à
l’éducation5. «La mise en place des écoles congréganistes
ou confessionnelles date de 1860 et n’ont connu ni modification, ni changement
à date. Les pratiques, les modes de gestion, les structures, les modalités
d’enseignement et d’apprentissage restent inchangées à travers le temps et
l’espace6. » Plusieurs réalisations relatives à
l’éducation ont été identifiées : l’École nationale de Médecine, une école
de musique, une école de droit7… À noter que ce gouvernement a connu
successivement 6 ministres de l’Instruction publique sur une période de 33 mois8. En dépit de tout, à la fin de son
gouvernement, (1867), le pays a connu « une diminution d’écoles9 » due à l’instabilité de son
gouvernement.
Sous le Gouvernement de Sylvain Salnave (juin 1867 – décembre
1869)
En matière d’éducation, grande chose n’a pas
été retenue sous la présidence de Salnave pour cause d’instabilité ponctuée par
des luttes paysannes (cacos, piquets). Toutefois, des efforts de prendre le
contrôle du système éducatif ont été constatés. À titre d’exemples, l’article
29 de la Constitution de 1867 stipule : « L’enseignement est libre.
La liberté d’enseigner s’exerce selon les conditions de capacité et de moralité
déterminées par la loi et sur la haute surveillance de l’État. Cette
surveillance s’étend sur tous les établissements d’éducation et d’enseignement,
sans aucune distinction10 ».
Sous le Gouvernement de Michel Domingue (juin 1874 – avril 1876)
À cette époque, le Ministère de l’Instruction
Publique a été dirigé par Thomas Madiou. Ce dernier rapportait que
« 19 250 élèves fréquentaient les écoles publiques et 3 914
écoles privées sur une population de 1151099 habitants. 30% de cette population
était d’âge scolaire11 ». « Pour la première fois, hormis
le régime politique d’Henri Christophe, dans l’histoire de l’éducation en
Haïti, l’instruction primaire est déclarée non seulement gratuite, mais encore
obligatoire12 ».
Sous le Gouvernement de Salomon (octobre 1879 – aout 1888)
Sous l’administration de Salomon, beaucoup
d’importances étaient accordées à la « réorganisation » des écoles
publiques : arrivée d’une mission de professeurs français dans le cadre
d’une coopération française en éducation, distributions de matériels et de
fournitures classiques aux apprenants, ouvertures d’écoles primaires rurales,
réorganisation de l’école nationale de droit…13
La fin du xixe siècle
– le début xxe siècle
Grande chose n’a pas été retenue de la fin
du xixe siècle
et du début du xxe siècle,
due aux crises socio- politiques, économiques… qu’a connu Haïti. Toutefois,
selon Louis Auguste Joint, le président Nord Alexis relate : « Que
l’école soit au premier centenaire de l’indépendance d’Haïti14 ». Il a ouvert le Lycée de Jérémie qui
porte son nom.
L’occupation américaine (1915 – 1934)
Cet événement majeur a eu un impact marquant
sur le système éducatif haïtien. Au cours de cette période, l’éducation
haïtienne a été le lieu d’une confrontation de deux cultures : française
et anglo-saxonne. Cette dernière, en fonction du contexte de l’époque
s’imposait qu’au point que Maurice Dartigue, « formé à l’école américaine15 », aura la charge de gérer le système.
Bilan: 12 fermes écoles opérationnelles et 8 autres en construction; l’école centrale d’agriculture qui formait des experts agricoles, des enseignants pour les fermes; 380 écoles urbaines, 631 écoles rurales avec 73 196 inscrits dont 55 762 élèves réguliers. En plus des lycées et quelques rares instituts publics d’études supérieures, on pouvait compter aussi 56 écoles congréganistes et 28 écoles privées indépendantes…16. L’écrivain Paul Moral (1961) parle des occupants qui avaient stratégiquement utilisés l’éducation pour asseoir leur domination17.
Bilan: 12 fermes écoles opérationnelles et 8 autres en construction; l’école centrale d’agriculture qui formait des experts agricoles, des enseignants pour les fermes; 380 écoles urbaines, 631 écoles rurales avec 73 196 inscrits dont 55 762 élèves réguliers. En plus des lycées et quelques rares instituts publics d’études supérieures, on pouvait compter aussi 56 écoles congréganistes et 28 écoles privées indépendantes…16. L’écrivain Paul Moral (1961) parle des occupants qui avaient stratégiquement utilisés l’éducation pour asseoir leur domination17.
Fin de l’occupation américaine (1934) à 1960
La constitution de 1935, a été ratifiée sous
la présidence de Sténio Vincent. L’article 11 stipule que: «L’enseignement est
libre. La liberté de l’enseignement s’exerce sous le contrôle et la
surveillance de l’État, conformément à la loi. L’enseignement primaire est
obligatoire. L’instruction, jusqu’à l’enseignement secondaire, inclusivement,
est gratuite, sans préjudice des conditions d’admission établies par la loi.
Les établissements supérieurs de l’État sont ouverts aux jeunes gens qui remplissent
les conditions prescrites par la loi et les règlements18.
En 1941, Maurice Dartigue fut nommé ministre de l’Instruction. Il essaya de créer un corps enseignant compétent et des programmes de perfectionnement des cadres scolaires au point qu’on parle de « réforme Dartigue19 ». Agissant ainsi, ce ministre recherchait l’efficacité du système d’enseignement tout entier20. Tardieu, rapporté par François Enocque, souligne que « Dartigue lancera la plus importante réforme de l’enseignement en Haïti. Aucun secteur n’est négligé aux dépens de l’autre et tous les moyens sont mis à contribution pour aborder les problèmes sous tous les angles21 ». Après l’occupation américaine l’augmentation du nombre d’écoles catholiques a été observée au cours des années 1940 -1950, inaugurée par l’arrivée de nouvelles congrégations religieuse, enseignantes et étrangères22.
En 1941, Maurice Dartigue fut nommé ministre de l’Instruction. Il essaya de créer un corps enseignant compétent et des programmes de perfectionnement des cadres scolaires au point qu’on parle de « réforme Dartigue19 ». Agissant ainsi, ce ministre recherchait l’efficacité du système d’enseignement tout entier20. Tardieu, rapporté par François Enocque, souligne que « Dartigue lancera la plus importante réforme de l’enseignement en Haïti. Aucun secteur n’est négligé aux dépens de l’autre et tous les moyens sont mis à contribution pour aborder les problèmes sous tous les angles21 ». Après l’occupation américaine l’augmentation du nombre d’écoles catholiques a été observée au cours des années 1940 -1950, inaugurée par l’arrivée de nouvelles congrégations religieuse, enseignantes et étrangères22.
En 1997, une loi de planification a été votée, ayant pour but sur 10
ans l'accès pour tous à une éducation de qualité. Le budget alloué à
l'éducation est ainsi passé de 9 % du budget national en 1997 à 22 % en 2000, afin de couvrir les dépenses liées aux
repas, aux uniformes, et aux transports scolaires. En 2002, 30 000 éducateurs et 700 000
livres scolaires viennent s'ajouter au dispositif. Globalement, le taux de
fréquentation des écoles est passé de 20 % en 1994 à 64 % en 2000. Cependant, le système doit toujours faire face à certaines
carences, notamment en enseignants qualifiés, et à certaines inégalités
persistantes, la population rurale étant toujours sous représentée dans les
salles de classe.
Tiré de wikipédia
3 commentaires:
On se refère au bas de la page er on n' as rien expliqué.
On se refère au bas de la page er on n' as rien expliqué.
l'ETA doit appliquer la réforme de Joseph Claude Bernard dans notre système.
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